L’afflux de jeunes en partance pour l’Europe ne se pose pas avec acuité dans notre région. La tendance est plutôt celle de l’exode rural, un fléau important dans la localité. Les jeunes partent donc vers d’autres régions du Bénin (Départements du Borgou et du Zou) ou dans la sous région (Nigéria, Ghana, Côte d’Ivoire), à la recherche de terres fertiles ou d’un travail salarié. La mauvaise gouvernance, les guerres, la morosité du climat des affaires, le chômage, l’accaparement des terres et l’influence des crises environnementales diverses accentuent le phénomène.
Sur le terrain, le départ des bras valides et actifs crée l’insécurité alimentaire par manque de main d’œuvre pour cultiver.
Nos diverses interventions tentent d’inverser la vapeur. Au travers de nos sensibilisations et de nos formations à l’auto-emploi, les jeunes sont mieux aguerris et entreprennent un métier. Les parents envoient leurs enfants à l’école, ce qui limite leur ambition de migrer. Grâce aux actions de plaidoyers auprès des élus locaux, on note une prise de conscience et un intérêt croissant pour créer des conditions favorables à l’épanouissement de la jeunesse.
Au-delà, des actions plus concertées entre acteurs et pays, la prise en compte des considérations humaines et des motivations réelles des jeunes permettront de trouver des solutions plus durables à ce phénomène.
Maliki Agnoro,
Directeur exécutif de Jura-Afrique Bénin