Lors d’une animation avec les femmes de l’arrondissement de Cotiakou, commune de Tanguiéta, le 23 octobre dernier, une trentaine de personnes ont débattu de l’impact de l’alphabétisation sur la vie quotidienne. Parmi elles, 4 seulement étaient alphabétisées, et pourtant, l’ensemble du groupe a souligné l'importance de savoir lire et écrire. Une quinquagénaire s’est exprimée en ces termes : «J’ai mis du temps avant de m’apercevoir de l’importance de l’alphabétisation. Si je pouvais retrouver mon jeune âge, je m’inscrirais à cet instant aux cours». Nous avons ensuite demandé à Dakou Catherine, une des femmes qui a bénéficié d’une telle formation, de nous livrer ses impressions.
Jura-Afrique Bénin (JAB) : Comment avez-vous été sélectionnée pour les cours d’alphabétisation?
DC : Quand l’ONG est venue dans notre village, elle a sollicité des volontaires. C’est ainsi que je me suis annoncée, soutenue par mon entourage.
JAB : Qu’attendiez-vous de cette formation?
DC : Mon objectif était juste de savoir lire et écrire. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert que l’alphabétisation était utile à tous les domaines de la vie, notamment la santé, l’hygiène, l’éducation et le commerce. Elle me permet de mieux élaborer mon compte d’exploitation et surtout de transcrire chaque dépense et recette réalisées. L’alphabétisation m’ouvre les portes du savoir. Je peux lire des informations et profiter des manuels qui nous sont
distribués.
JAB : Quel message avez-vous envie de transmettre à celles qui ne sont pas encore alphabétisées?
DC : Il n’y a pas d’âge pour apprendre à lire et écrire. L’alphabétisation est pour moi indispensable, celle qui n’est pas alphabétisée, est comme une aveugle qui ne sait comment s’orienter.